• Albert Low

Albert Low

« S’éveiller, voir par soi-même que l’on est entier et complet, connaître soi-même la vérité sans l’aide d’aucun intermédiaire, que ce soit une pensée ou un raisonnement, savoir que l’on est au-delà de toute forme, que l’on est en vérité la lumière du monde, cela est soudain et transforme toute notre vie. Après on n’est plus jamais le même. »

( Se connaître, c’est s’oublier, Les Éditions du Relié, p.224.)

Albert Low a été le maître et directeur du Centre Zen de Montréal jusqu’à son décès survenu en janvier 2016, à l’âge de 87 ans. C’est dans le respect et le prolongement de son enseignement que le Centre Zen de Montréal poursuit ses activités.

Photo Albert Low
Photos © Musée Canadien de l'Histoire, IMG2008-0591-0032.Dm

Albert Low est né à Londres en Angleterre en 1928. En 1954, jeune marié, il part pour l’Afrique du Sud où il restera neuf ans. Durant son séjour là-bas, il termine un diplôme universitaire en psychologie et philosophie et commence une carrière dans le monde des entreprises comme professionnel des ressources humaines. Avec sa femme, Jean Austin, il aura trois enfants.

En 1963, refusant de tolérer la situation dans laquelle s’enfonce le pays de l’apartheid, il choisit d’émigrer au Canada. Il y arrive sans emploi, accompagné de sa femme et de leurs enfants. Deux semaines plus tard, il se trouve un emploi comme directeur des ressources humaines dans une grande entreprise de l’Ontario où il restera jusqu’en 1976. Au cours de ces années, parallèlement à son travail, il développe une réflexion originale sur la créativité, le travail et l’organisation des entreprises ; il donne des conférences sur le sujet et commence à écrire. Le résultat de ses réflexions sera publié en 1976 sous le titre : Zen and Creative Management.

En 1961, il découvre Hubert Benoit, l’auteur de La doctrine suprême selon le Zen. À la lecture de ce dernier, son adhésion est immédiate : « J’ai su tout de suite que c’était la voie que je cherchais. » Dès ce moment, il commence à méditer, mais il devra attendre encore cinq ans avant de rencontrer un maître zen.

En 1966, à l’âge de 38 ans, il fait la connaissance du maître japonais Haku’un Yasutani de passage au Canada ; la rencontre est décisive. Sous la direction de ce maître, il se met sérieusement à la pratique. Sa femme Jean, qui l’accompagnera toute sa vie dans son cheminement spirituel, s’engage en même temps que lui.

À partir de là, la pratique du zen occupe une place centrale dans son existence. Il consacre l’essentiel de ses temps libres à la méditation, à l’étude du bouddhisme zen et à l’écriture. Lorsque Yasutani retourne au Japon, c’est avec Philip Kapleau, le fondateur du Centre Zen de Rochester, qu’il continue sa pratique durant 20 ans.

En 1976, après avoir connu une profonde percée libératrice, il quitte son emploi, vend tous ses biens et, en compagnie de Jean, se retire au Centre Zen de Rochester afin de pouvoir se consacrer entièrement à la pratique du zen et à sa propagation.

En 1979,Philip Kapleau lui propose de prendre la direction du Centre Zen de Montréal qui en est alors à ses débuts. Il accepte le défi avec passion.

En 1986, il reçoit la pleine transmission et devient maître. Le Centre de Montréal devient alors autonome et connaît un essor important. Une nouvelle vie commence, entièrement consacrée à l’enseignement du zen et à l’écriture, prolongement de son enseignement.

La communauté du Centre de Montréal étant uniquement laïque, la présence d'un homme comme Albert Low en tant que maître et directeur a été inestimable. Les ayant vécues lui-même, il était en mesure de comprendre les épreuves et difficultés que rencontre toute personne menant de front une carrière professionnelle, une vie de famille et la pratique du zen.

Albert Low a reçu un doctorat honorifique le 30 mai 2003 de l'Université Queens à Kingston, pour ses contributions uniques sur le plan du savoir, de l'enseignement et des services à la communauté. Il était un authentique penseur et un auteur prolifique avec, à son actif, dix-huit publications dont plusieurs ont été traduites en français, allemand, espagnol, portugais et turc.